La punition, la meilleure intervention?

Plus j’acquiers de l’expérience dans les écoles, plus je me questionne sur la gestion des comportements. À l’université, dans le cadre du cours Intégration scolaire et modèles d’intervention, on nous parle de renforcement positif et de prévention. Nous avons appris et élaboré diverses méthodes afin de soutenir les enfants dans l’adoption de bon comportement et de poser des interventions significatives.

 

Or la réalité dans les écoles que je travaille est tout autre. J’ai régulièrement vu des élèves manquer des récréations ou des périodes de jeux en restant assis en silence parce qu’ils n’avaient pas respecté certaines règles du code de vie. Récemment, une école pour laquelle je travaille à adopter une politique qui visait à suspendre les élèves à leur troisième visite au bureau de la technicienne en éducation spécialisée. Qu’est-ce que les élèves retiennent de ces interventions ? Je voyais régulièrement les mêmes enfants être punis. Ils sont, déjà à un si jeune âge, identifiés comme étant des rebelles qu’on retire du reste du groupe. Quel est l’impact sur l’estime d’eux-mêmes? Quel est l’impact sur leur désir de venir à l’école? Quel est l’impact sur leur conception de l’école? Chaque intervention, chaque geste que nous posons à un impact significatif sur les jeunes. Je crois sincèrement que nous devons repenser notre façon d’intervenir.

 

Dans l’optique de trouver des façons efficaces d’intervenir, j’ai suivi un cours à la TELUQ, Difficulté d’apprentissage et stratégie d’intervention, qui m’a renseigné sur le sujet. Mon professeur, Steve Bissonnette, a pris le soin d’expliquer qu’une intervention ne pouvait se résumer à appliquer des conséquences. Il faut avoir une vision globale de la situation avant de pouvoir intervenir de manière efficace. L’adoption de comportement dérangeant de la part d’un enfant peut-être le résultat d’une multitude de choses. Peut-être vit-il des moments difficiles à la maison. Peut-être qu’il ne comprend tout simplement pas ce qu’on attend de lui. Peut-être a-t-il simplement un besoin de bouger qui n’est pas comblé. Encore une fois, le cours parlait d’interventions significatives et différenciées pour chaque enfant, car ils sont tous différents et ont tous des besoins différents.

 

Il est évident qu’il est beaucoup plus facile d’utiliser les punitions traditionnelles, mais il est beaucoup plus efficace d’essayer de renforcer les comportements positifs et de les valoriser que de punir les comportements négatifs. Les enfants doivent comprendre qu’il est gratifiant de poser des gestes positifs et il est du devoir de tous les intervenants de l’école de souligner ces gestes et de continuellement les valoriser. Cessons de taper continuellement sur le dos des élèves et de miner leur confiance et commençons à soutenir leur comportement et les guider vers les bons choix à faire.

 

 

 

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Les tannants ne sont plus punis _ Le Jou
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Article de Daphnée Dion-Viens paru dans le Journal de Montréal qui présente une école qui a décidée d'enrayer les punitions pour faire place au renforcement positif.

 

 

 

Vidéo en anglais de Brain Highway qui laisse la parole à des enfants qui ont certain comportement dérangeant. Un message émouvant qui remet en question nos interventions


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